Le saviez-vous ?

   

 Mémorial de l'abolition de l'esclavage à Nantes 

    Esclavage  

    L'esclavage est un système juridique et social qui applique le droit de propriété aux individus, dits esclaves. Par opposition un individu ne faisant pas l'objet d'un tel droit de propriété est dit libre. Le propriétaire d'un esclave est quant à lui appelé maître. Défini comme un « outil animé » par Aristote, l’esclave se distingue du cerf, du captif ou du forçat (conditions voisines dans l'exploitation) par l'absence d'une personnalité juridique propre.

   Des règles (coutumes, lois…) variables selon le pays et l’époque considérée, fixent les conditions par lesquelles on devient esclave ou on cesse de l'être, quelles limitations s'imposent au maître, quelles marges de liberté et protection légale l'esclave conserve, quelle humanité (quelle âme, sur le plan religieux) on lui reconnaît, etc. L'affranchissement d'un esclave (par son maître ou par l'autorité d'un haut placé) fait de lui un affranchi, qui a un statut proche de celui de l'individu ordinaire. Un esclave en fuite qui a échappé à son maître est appelé marron.

   Au fil des siècles, trois commerces à grande échelle, les traites négrières, ont prospéré en s'approvisionnant spécifiquement sur le continent africain :

  •    La traite orientale, désigne le commerce d'esclaves ayant approvisionné les espaces du Proche-Orient ancien durant l'antiquité, puis dans le monde arabo-musulman du VIIe au XXe siècle, avec un maximum aux XVIIIe et XIXe siècles. Cette dénomination englobe la traite arabe ou traite arabo-musulmane. (17 millions de déportés, sur 13 siècles), dont la traite dite arabe était la composante principale.

  •    La traite intra-africaine (14 millions de déportés, sur plusieurs siècles, et qui a lieu majoritairement au XIXe siècle). La traite des esclaves était une pratique répandue au sein même des sociétés Africaines avant même l'arrivée des Européens et des Arabes. 14 millions d'Africains auraient été réduits en esclavage par d'autres Africains.

  •    La traite atlantique (11 millions de déportés, dont 90 % sur 110 ans). La traite atlantique désigne le transfert forcé de plus de onze millions d'Africains en Amérique entre le XVIe et le XIXe siècle. Ce trafic d'esclaves noirs est une tâche indélébile au front de la civilisation occidentale. Il commence au XVe siècle avec l'introduction de plusieurs milliers d'esclaves sur l'île portugaise de Sao Tomé, dans le golfe de Guinée, découverte en 1471 et devenue la première colonie sucrière du Portugal. Il va s'étendre au Nouveau Monde, où les planteurs espagnols et portugais ne peuvent bientôt plus se satisfaire des travailleurs amérindiens ni des "engagés  européens"

          On notera que les estimations sont parfois contestées, surtout pour le nombre de victimes de la traite intra-africaine. En tout cas l'impact sociologique, culturel et économique, tant dans les régions esclavagistes qu'en Afrique, où se trouvaient les trois grands lieux du trafic d'esclaves : Tombouctou (Mali), Zanzibar(Tanzanie) et Gao(Mali), est particulièrement important, et les trois traites restent fortement gravées dans les mémoires.

         L'abolition de l'esclavage devient une cause moderne avec la controverse de Valladolid (est un débat politique et religieux qui s'est déroulé en Espagne au milieu du XVIe siècle pour déterminer les règles permettant de dominer et convertir les Amérindiens du Nouveau Monde. Il fit cesser temporairement la colonisation de l'Amérique par la monarchie espagnole).  A partir de 1550, mais l’abolition de l’esclavage ne progresse vraiment qu'à partir de la protestation de Germantown (est un texte de protestation contre l'esclavage écrit en 1688 dès le début de la fondation de la Pennsylvanie, la première des colonies anglaises d'Amérique du Nord. Rédigée par des immigrants allemands envoyés sur le site de la future ville de Philadelphie, capitale fédérale un siècle après seulement, elle sera le point de départ de l'action des quakers nord-américains dans l'abolitionnisme de l'esclavage en 1688. C'est en tout cas le Portugal qui sera le premier pays du monde moderne à abolir l'esclavage, tant sur ses frontières naturelles que dans ses colonies, en 1761. La Révolution française abolit l'esclavage le 4 février 1794, mais Napoléon le rétablit en 1802-1803. Cependant, quelques années plus tard, Napoléon abolira officiellement la traite des Noirs en 1815. La Deuxième République abolira l'esclavage sur tous les territoires français, par le décret du 27 avril 1848.

    Les abolitions dans le reste du monde se feront à la fin du XIXe siècle, et au XXe siècle. L'esclavage est officiellement interdit par les différentes déclarations des droits de l'homme, et notamment par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966.  Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) a été adopté à New York le 16 décembre 1966 par l'Assemblée générale des Nations unies dans sa résolution 2200 A (XXI). Il comprend les droits et libertés classiques qui protègent les particuliers contre les ingérences de l’État, comme le droit à la vie, l’interdiction de la torture, de l’esclavage et du travail forcé, le droit à la liberté, droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et  « à disposer librement de leurs richesses et de leurs ressources naturelles  Retour